Révélation sur les contrats Pfizer : la 1ère chaine généraliste allemande Das Erste publie un reportage mettant en cause Von der Leyen
#UrsulavonderLeyen & les Contrats #Pfizer
— BonSens.Org (@BonsensOrg) August 18, 2023
Extrait du reportage Plus Minus de la chaine Das Erste (1ère chaine généraliste allemande)
avec des Interviews de Frédéric Baldan (représenté par Maître Protat, également conseil de l'association @BonsensOrg ) et de @MicheleRivasi… pic.twitter.com/JmIJitt4i3
Texte en français du reportage Plus Minus de la chaine Das Erste
« Bonjour et bienvenue à Plus Minus.
Aujourd’hui, nous commençons par ces trois déclarations chocs.
- C’est une politique européenne à la manière des seigneurs.
- Donc ça veut dire que la démocratie européenne est en danger.
- C’est le plus gros contrat jamais conclu par la Commission.
Et ce contrat porte sur une somme énorme. 35 milliards d’euros.
Quand une administration dépense autant d’argent pour une commande, il ne s’agit pas juste de respecter des règles précises. L’autorité porte aussi une part évidente de responsabilité, surtout lorsqu’il s’agit de l’argent des contribuables. Manifestement, ce n’est pas le cas de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Elle aurait organisé l’achat de vaccins Covid pour 35 milliards d’euros au printemps dernier, sans que le public ou les députés européens ne soient autorisés à savoir comment cette transaction a eu lieu.
Un véritable secret est entretenu à ce sujet. Transparence ? Néant.
Entre-temps, plusieurs plaintes ont été déposées contre von der Leyen. Frédéric Baldan, un citoyen belge, a déposé une plainte pénale contre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et a déposé cette plainte auprès de la Cour européenne de justice à Luxembourg.
Il s’agit de la confidentialité de documents importants liés à des milliards d’euros.
« Pour moi, cette situation est inacceptable. Il s’agit du plus gros contrat jamais signé par la Commission européenne avec une entreprise pharmaceutique. Mme von der Leyen et la Commission l’ont conclu en secret et sans transparence. C’est contraire aux droits fondamentaux« . [Frédéric Baldan]
Ce qui irrite Frédéric Baldan remonte à plus de deux ans. Début 2021, l’Europe est en plein marathon de vaccination contre le coronavirus. À ce stade, l’UE avait commandé 1,36 milliard de doses de vaccin pour tous les États membres chez des groupes pharmaceutiques tels que AstraZeneca, Janssen, mais aussi Pfizer BioNTech. Ce qui représente environ trois doses de vaccin pour chacun des 450 millions de citoyens européens.
Au printemps 2021, il y aura des problèmes de livraison. L’UE n’arrive pas à vacciner aussi rapidement que les États-Unis ou le Royaume-Uni. Et voilà qu’Ursula von der Leyen s’immisce dans les négociations des contrats. Bien que l’UE ait déjà conclu deux contrats avec Pfizer portant sur 600 millions de doses, il semble qu’un troisième ait été mis sur les rails. 1,8 milliard de doses de vaccins d’une valeur de 35 milliards d’euros auraient été commandées.
La particularité, c’est que l’accord a apparemment été conclu par la présidente en personne par SMS et par des appels téléphoniques. C’est du moins ce qu’elle aurait déclaré au New York Times. Le journal titrait en avril 2021 sur la façon dont l’Europe a conclu un accord sur les vaccins Pfizer avec des messages chat et des appels téléphoniques.
Ensuite, von der Leyen se serait entretenue avec Albert Bourla, le CEO de Pfizer, par téléphone et par SMS. La Cour des comptes européenne confirme également que quelque chose s’est manifestement passé différemment dans le cadre de ce contrat. C’est ce qu’indique un rapport spécial sur les vaccins Covid.
Il s’agit du seul contrat pour lequel l’équipe de négociation commune n’a pas été impliquée dans cette phase de négociation, contrairement à la décision de la Commission relative à l’achat de vaccins Covid-19.
Comment exactement cet accord a-t-il été conclu et surtout à quel prix a-t-il été négocié ? La Commission européenne a gardé cela sous silence jusqu’à présent.
C’est pourquoi Frédéric Baldan a porté plainte contre Ursula von der Leyen. Ce qui l’agace, c’est que les SMS sont soi-disant introuvables. Du moins, ils ne sont pas accessibles au public.
« Peut-être qu’elle a encore les textos, mais les garde encore sous clé et dans ce cas, c’est punissable en vertu du droit belge, car il s’agit de documents officiels qui doivent être divulgués. Ou alors, elle les a effectivement supprimés. Ce serait également un délit.« [Frédéric Baldan]
Pour Frédéric Baldan, l’actuelle Présidente de la Commission serait donc une sorte de récidiviste. En effet, elle aurait déjà fait disparaître des messages de son téléphone portable. En 2019, Ursula von der Leyen était encore ministre allemande de la Défense. On lui reprochait à l’époque d’avoir attribué des contrats de plusieurs millions d’euros à des sociétés de conseil sans appel d’offres. Une commission d’enquête a été constituée. Celle-ci a réclamé le téléphone portable de service comme preuve. Or, sur ordre de son ministère, toutes les données de téléphonie mobile ont été effacées à l’époque. Les messages de von der Leyen ont donc disparu. Pour toujours.
Le Belge n’est toutefois pas le seul à réclamer la transparence dans l’affaire actuelle. L’un des premiers à avoir voulu faire la lumière sur cette affaire est le journaliste Alexander Fanta. Après le compte-rendu du New York Times, il a demandé la divulgation des SMS. Et c’est son droit. Cela figure dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE. Toute personne a le droit d’accéder aux documents du Parlement, du Conseil et de la Commission.
Mais le journaliste n’a pas eu gain de cause.
« Ils ne disent pas, on ne vous donne pas les SMS, ils disent qu’on ne peut même pas dire si ces documents existent. Et j’ai trouvé cela très insatisfaisant. J’ai ensuite fait appel et lorsque l’appel a lui aussi été rejeté, j’ai déposé une plainte auprès du Médiateur européen. » [Alexander Fanta]
Mais le Médiateur Emily O’Reilly n’a pas eu plus de succès. Même la Cour des comptes européenne n’a reçu aucune information. Dans son rapport spécial, elle a écrit : La Cour a demandé à la Commission de lui fournir des informations sur les négociations préliminaires de ce contrat. Toutefois, aucune information n’a été transmise. Même le Parlement européen, en tant qu’organe de contrôle de la Commission, ne recevra pas les documents.
Pourtant, quatre députés européens, dont l’Allemande Jutta Paulus, ont déposé cette plainte auprès de la Cour de justice européenne. Ils demandent la publication de tous les contrats.
« Nous avons dit dès le départ que cet achat devait se dérouler dans la transparence. Il s’agit d’une somme très, très importante pour les contribuables, Et là, les parlementaires élus doivent avoir un droit de regard, pour savoir comment ces fonds sont utilisés. »[Jutta Paulus]
En effet, la Commission n’a présenté les contrats de vente avec les fabricants de vaccins au Parlement qu’avec de nombreux caviardages. Toutes les informations essentielles manquent, par exemple le prix, mais aussi les règles de responsabilité.
La députée européenne française Michèle Rivasi, qui a elle aussi porté plainte, estime que cette attitude de blocage est nuisible à la démocratie.
« Et là on voit avec l’exemple des vaccins avec Pfizer, que la Commission européenne, et les États membres, qui sont complices aussi, n’ont pas respecté le traité européen. Cela signifie que la démocratie européenne a été bafouée. » [Michèle Rivasi]
Le New York Times a entre-temps aussi déposé plainte auprès de la Cour européenne de justice et demande la divulgation des textos. Même le Parquet européen enquête sur Ursula von der Leyen. Mais la Commission européenne continue de se murer dans le silence. Malgré plusieurs demandes, nous n’avons pas pas non plus obtenu d’interview. Même nos questions concrètes ne reçoivent qu’une réponse générale. Ils déclarent : Les négociations ont suivi les lignes directrices données par les États membres de l’UE au comité directeur pour les vaccins.
Pour Volker Boehme-Nessler, spécialiste du droit constitutionnel et européen, ce secret est le véritable scandale.
« La Commission ne prend même pas la peine de justifier pourquoi elle ne révèle pas les contrats. C’est de la politique européenne à la sauce seigneuriale. Ce n’est pas une politique démocratiquement légitimée. Et c’est là que nous retrouvons le problème pour la démocratie. Si les citoyens regardent cela et se disent : Comment est-ce possible ? Nous sommes en fait en démocratie, avec la transparence etc. Nous avons aussi un État de droit qui fixe des règles de conduite. » [Volker Boehme-Nessler]
Le contenu des contrats est aujourd’hui critiqué, en particulier la question de savoir si les quantités énormes de vaccins étaient vraiment nécessaires. Il devrait y avoir jusqu’à 4,6 milliards de doses de vaccin selon la Cour des comptes européenne. Cela représente jusqu’à 10 doses pour chaque citoyen de l’UE. Mais la consommation n’a été que d’un cinquième.
Le Professeur d’immunologie Andreas Radbruch, président de l’Association européenne au moment de la signature du contrat, estimait déjà à l’époque que cette commande importante était de l’argent jeté par les fenêtres.
« La commande de jusqu’à 10 doses de vaccin par citoyen de l’UE n’a jamais eu de sens d’un point de vue immunologique. En tant qu’association européenne des immunologues, nous n’avons pas non plus été consultés à ce sujet. Nous avions même préparé une déclaration mettant en garde contre des rappels trop fréquents. Cela n’a pas été pris en compte. » [Pr Andreas Radbruch]
Le prix des doses de vaccin soulève également des questions. Selon les informations fournies, l’UE a payé beaucoup plus pour les achats ultérieurs auprès de Pfizer que pour les premières livraisons de vaccins. Le prix par dose est passé de 15,50 € à 19,50 €. La raison de cette augmentation reste tout aussi secrète.
Pour le Belge Frédéric Baldan, c’est inacceptable. Il espère maintenant que sa plainte, ainsi que les autres, feront la lumière sur cette affaire.
Par ailleurs, le contrat controversé a été renégocié sous la pression de certains États membres. Mais là encore, le secret est de mise. Selon les informations divulguées, Pfizer serait disposé à réduire la quantité de vaccins. En contrepartie, l’UE devrait payer des frais d’annulation et s’approvisionner auprès de Pfizer quelques années de plus que ce qui était prévu. »
Original de l’émission Plus Minus de la chaine Das Erste
🟥 #UrsulavonderLeyen & #Pfizer Contracts
— BonSens.Org (@BonsensOrg) August 18, 2023
Extract from the Plus Minus report on Das Erste (1st German general-interest channel)
🔹With interviews with Frédéric Baldan (represented by Maître Protat, also counsel for the @BonsensOrg association) and @MicheleRivasi
🔹Many… pic.twitter.com/HB4ab6vV2Z