Des élections qui demandent une analyse détaillée
Analyse bonsens.org et reciproc.org
A partir des données du ministère de l’intérieur sur le dépouillement des votes heure par heure, la représentation graphique des votes permet de voir la progression du vote Macron au détriment du vote Le Pen. La progression semble en apparence normale, proche au départ car ceux sont les petites communes qui sont dépouillées en premier (bureaux de vente fermant plus tôt) suivi par les grandes villes qui arrivent quelques deux heures après.
Ce graphique fait donc état des dépouillements cumulés pour chaque candidat et publiés pour le départ 30 minutes après 20h et les dernières quelques 2H20 après 20h.
Cependant cela demande une analyse plus fine – quelle est donc la répartition des dépouillements incrémentaux ? en l’occurrence pour chaque bloc de nouveaux votes comment se répartissent-ils ?
Et la une surprise de taille apparait puisque dès que l’on rajoute les grandes villes, le vote Macron emporte en 41% et 51% des suffrages versus 12% à 21% pour Marine Le Pen. Des multiples qui paraissent importants.
Pour valider et calibrer, reprenons les intention de vote du dernier sondage BonSens.org en date du 22 avril 2022 sur un échantillon représentatif de 1500 personnes. L’analyse a été faite par taille d’agglomération afin de valider/calibrer le différentiel entre les deux candidats par taille de commune. On observe un écart important pour les villes de plus de 200 000 habitants en faveur du candidat Macron 46%/28% ou 44%/24% pour les villes de plus de 2m habitants. Un multiple qui est donc significativement inférieur à ce qui a pu être observé dans les dépouillements du ministère. En effet, pour le dernier bloc de vote vers 22h30 qui sont vraisemblablement les votes des grandes communes, 49% des suffrages des inscrits vont à Emmanuel Macron et seulement 12% à Marine Le Pen, un ration de 4x.
En comparant par rapport aux intentions de vote le ration était inférieur à 2x.
En faisant l’hypothèse que les dernières remontées (22h30) qui portent sur 2 664 788 votes sont des votes de grandes agglomération dans leur large majorité, il y a donc un ration de 4x entre le vote EM et le vote MLP qui est le double du ratio des intentions de votes (44%/24%) = 1,83.
En reprenant les données de vote de la ville de Paris (source : site du Monde), Macron obtient 85% des suffrages et MLP 14,9%. Etant donnée qu’au premier tour MLP avait 58429 suffrages et Zemmour 96 089, si on additionne tous ces votes du premier tour soit 154518 votes (somme de MLP et EZ) et que l’on compare aux suffrages exprimés pour le second tour, 141 591 alors MLP n’aurait gagné aucun électeur du parti de Mélenchon au second tour. Ceci parait peu probable car les électeurs de Mélenchon avaient déclaré vouloir voter dans un ratio 21% MLP 40% EM donc presque de 1 pour deux.
Le même phénomène est observé pour la ville de Lyon – aucun gain d’électeur pour Le Pen comparé au premier tour. Ceci parait peu probable.
Une analyse par taille de commune des données du ministère s’avère critique afin de valider ou pas le différentiel qui n’est pas comparable entre le sondage et l’observation des votes.
Annexe – données – source WAYBACKMACHINE sur les données du ministère de l’intérieur