BonSens.org demande une enquête de l’AIEA sur les déclarations d’Emmanuel Macron concernant la dissuasion nucléaire
L’association BonSens.org a adressé ce jour une lettre officielle par LRAR internationale (et par mail) à M. Rafael Mariano Grossi, Directeur Général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), pour signaler une possible violation du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) par la France.
Contexte
Cette démarche fait suite aux récentes déclarations publiques du Président de la République française, Emmanuel Macron, évoquant un possible partage de la dissuasion nucléaire française avec l’Europe ou des pays européens.
Ces propos, rapportés notamment par Le Parisien le 3 mars 2025, soulèvent des interrogations graves quant au respect des articles 1, 2 et 3 du TNP, qui interdisent tout transfert ou contrôle d’armes nucléaires vers des États non dotés ou des entités non-signataires, comme l’Union européenne. BonSens.org considère que ces annonces ambiguës pourraient constituer une prolifération indirecte, menaçant la sûreté nucléaire mondiale.
Les demandes de l’association
BonSens.org appelle l’AIEA à ouvrir une enquête au plus vite dans l’intérêt général afin :
- d’examiner la nature exacte des propositions françaises (transfert d’armes, contrôle partagé ou simple extension doctrinale) ;
- de vérifier leur conformité avec les obligations du TNP ;
- de produire un rapport technique évaluant les risques de violation et, le cas échéant, de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU.
Conséquences et attentes
C’est sur fond de tension géopolitique important que l’initiative de BonSens.org s’inscrit, et le conflit russo-ukrainien qui dure depuis 2022 a ravivé les craintes nucléaires. L’AEIA avait d’ailleurs elle-même alerté sur le risque avec les centrales nucléaires ukrainiennes.
L’association reste dans l’attente d’une réponse rapide de l’AIEA et a également informé les autorités françaises (ASNR, Ministère de la Transition énergétique) ainsi que des instances américaines (DOE : department of energy, NRC: nuclear regulatory commission) de cette démarche.